Après sa première grande mobilisation pour soutenir l’Armée Républicaine victime de mensonge et de corruption le samedi 24 aout, la Plateforme de Lutte contre la Corruption et le Chômage a fait une démonstration de force le Samedi 31 août 2019 sur le boulevard de l’indépendance pour réitérer son engagement sans faille à soutenir l’armée Mali contre toute forme de corruption pouvant porter atteinte à sa vocation. Plusieurs groupements de la société civile entre autres : Yèrèwolo-Ton; groupement des cheminots; le Haut Conseil Islamique; des groupements de commerçants détaillants; groupements de femmes dont le réseau des femmes patriotes et les femmes du marché de DJICORONI Para); des groupements d’artistes artistes ainsi que plusieurs groupements de la jeunesse ont étaient au rendez-vous afin de témoigner leur soutien et solidarité a la PCC dans cette lutte qu’elle mène avec conviction.
Après avoir salué le public présent pour la circonstance, le Professeur Clément Mamadou DEMBELE, Président de la PCC a fait un petit rappel sur l’histoire du Mali et la crise sécuritaire et institutionnelle, survenue le 17 Janvier 2012 qui perdure. Selon lui cette crise a eu comme principale conséquence l’occupation des 2/3 du territoire du Mali par des groupes séparatistes et terroristes et la menace claire de la remise en cause de la Nation Malienne. « Elle a permis également aux compatriotes de découvrir l’état de déliquescence dans lequel trois décennies de mauvaise gouvernance politique et institutionnelle ont plongé l’Armée Nationale », martelet-il. A l’en croire, la corruption, la rupture de la chaine de commandement, le manque de discipline et l’absence de cohésion sont autant de facteurs qui entachèrent la combativité des forces armées du Mali et les jetèrent en pâture à la cruauté de groupuscules dites djihadistes et séparatistes, aux motivations plus certainement liées au narcotrafic. Ces lacunes ont progressivement contribué à la déconstruction d’une armée loyale et professionnelle, pour créer une armée affairiste, où les mutations sont payées, les grades sont négociées, les carrières sont parrainées, affirme-t-il.
Cependant, il a rappelé que le Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Keïta a fait adopter la Loi d’orientation et de programmation militaire nécessitant un financement de 1230 Milliards 563 Millions 972 Mille 349 FCFA sur une période de cinq ans. Le contribuable malien devrait, en vertu de cette loi, consentir Deux cent milliards de francs (200.000.000.000) FCFA pour l’acquisition d’aéronefs et de matériels de soutien technique de l’armée de l’air, Cent milliards de francs (100.000.000.000) FCFA pour l’acquisition de véhicules de combat et de transport de troupes modernes, Soixante-dix milliards (70.000.000.000) FCFA pour la réalisation de matériels spécifiques pour la garde nationale et la gendarmerie nationale et Vingt milliards de francs (20.000.000.000) FCFA pour la transmission et les renseignements. Or, ajout-il, sur la foi de la vérification par le Bureau du Vérificateur Général des premières commandes d’aéronefs et d’équipements militaires effectuées par le Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Keïta, de graves irrégularités ont été constatées, qualifiées de : détournement et complicité de détournement de fonds publics par l’engagement irrégulier des finances publiques ; utilisation frauduleuse et détournement de deniers publics.
« S’agissant des 4 avions Tucano et 2 hélicoptères PUMA, et suivant certains dires, payés cash, en liquide, seuls 2 avions ont été livrés. Seulement, nous avons appris de notre chef d’état, le Président Ibrahim Boubacar Keïta que ceux-ci sont cloués au sol par défaut de maintenance appropriées, donc des avions inutilisables. Des avions militaires achetés en état d’épave, sans appareil de visée, sans dispositif d’éjection pour les pilotes. Ce sont certains responsables militaires et dirigeants maliens qui floué le peuple malien en livrant de la ferraille à la place d’avions. Ce n’est pas tant avec la vie des pilotes et l’argent du contribuable que ces responsables bandits se sont joués, ils ont jeté comme chair à canon des jeunes soldats maliens, engagés dans les rangs de l’armée avec la certitude que leurs arrières sont assurés par la présence désormais d’avions et d’hélicoptères de combats, réceptionnés à grands coups de publicité politique. Ils sont donc responsables de la mort de nos frères et sœurs, de nos enfants à Ogossabou, à Sobane Da, à Bombou, au village de Kunti, à Koumaga, ainsi que des centaines de soldats tués, j’en passe », fulmine le Président de la PCC. Pour renchérir, le Professeur Clément, Président de la PCC a évoqué que la Plateforme prend à témoin l’opinion nationale et internationale de la propension dangereuse de certains dirigeants et hauts gradés de l’Etat à détourner et gaspiller les maigres ressources des contribuables, au détriment de l’unité nationale et de l’intégrité de notre pays. « En conséquence, nous alertons l’opinion nationale et internationale que le problème d’insécurité, le risque de partition de notre pays, les déroutes récurrentes de l’armée nationale sont, avant tout chose, imputables à la corruption et de la délinquance financière », va-t-il mis en garde.
Il a réitéré que le peuple malien exige que la loi soit dite, que les auteurs soient immédiatement arrêtés et que l’argent du contribuable soit restitué. Pour dénoncer les discours propagandistes, le Président de la PCC indique que ce n’est plus le lieu des grands discours et promesses, ce n’est plus le lieu d’une quelconque enquête interminable pour encore flouer les maliens, que le premier témoin des maliens est le chef de l’Etat a alerté dans le J.A N°3051 du 16 juillet 2019, propos confirmé par le président de la commission défense, l’honorable Karim Keïta. « Nous croyons à la sincérité de notre Président dans sa déclaration, nous croyons à la probité de ce qu’il nous a donné comme information. Les responsables sont tous connus dans cette chaîne de commandement et d’achat », affirme-t-il.
En fin, tout en comptant encore une fois sur l’engagement des autorités maliennes à lutter contre la corruption et à permettre à l’armée et tout le pays d’avancer dans la paix, la stabilité et la bonne gouvernance, la PCC réclame aux autorités que ces délinquants de la République soient traduits devant la justice, toutes les personnes impliquées dans les scandales à répétition de détournement et complicité de détournement de fonds publics, d’utilisation frauduleuse et détournement de deniers publics, de délit de favoritisme, de faux et usage de faux, de trafic d’influence.
A signaler que les représentants des différents groupements, ainsi que le Président de la Jeunesse PCC, Hamady DICKO ont tour à tour témoigné leur accompagnement sans faille à cette lutte contre la corruption. D’ajouter que la corruption gangrène toutes les couches et tous les secteurs du Mali. Et, selon eux, seul la solidarité et l’entente afin de mener une lutte collective et active peut endiguer cette corruption.
Dognoume DIARRA