Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ? Cette prédiction dont on parle va au-delà de la gouvernance d’un territoire pour prendre en compte la vie des individus. Chaque humain dans la mesure du possible doit prévoir, doit prendre des dispositions sur le long terme, surtout pour toutes personnes qui aspirent à diriger.
Actuellement des animateurs et journalistes disent du Premier Ministre Boubou CISSE qu’il a un franc parler car il n’est pas politique, c’est leur constat. Cependant, il est nécessaire de savoir qu’on ne naît pas Homme politique, mais qu’on le devient par les circonstances de la vie. A ce jour Boubou CISSE est à l’un des postes politiques les plus prestigieux et stratégique au Mali sans qu’il ne soit lui-même à la base, un homme politique dont la coloration était connue. Car de nos jours, existe-t-il un être sans coloration politique soit il avérée ou cachée. Ce discours tenu par les hommes du micro ou de la plume pourrait l’amener s’il ne prend garde à persister dans ce qu’on pourrait considérer comme une erreur politique qui pourrait jouer contre lui dans le futur. Il peut continuer aujourd’hui à ne policer ni son discours ni son attitude pour les rendre plus conciliants et voir même plus prévoyants cependant il devrait comprendre que cela serait un handicap pour sa jeune et future carrière politique.
D’aucuns diront qu’il n’en a pas besoin car n’ayant aucune ambition politique mais il ne devrait nullement faire fit de l’adage qui stipule que l’appétit vient en mangeant. Le passage à la primature est un très beau corridors qui mène vers la présidence et rarement dans l’histoire de nos jeunes démocraties africaines surtout malienne on ne rencontre un ancien premier ministre qui n’ait pas eu son appétit de la présidence être aiguisé par son passage à la primature, c’est pourquoi on peut conclure que la probabilité pour lui de rejoindre un parti ou d’en créer à sa sortie de cette expérience à la primature pour ensuite briguer la magistrature suprême comme l’on fait Manuel VALLS, Alassane OUATTARA ,Moussa MARA ou IBK pour ne citer que ceux-là, est très grande. Vu la grande probabilité qu’il se présente à des élections présidentielles, il conviendrait pour lui de baliser le terrain non au détriment ni du peuple ni de celui qui a placé sa confiance en lui. Cependant il peut poser des actes qui concourront à asseoir son image d’homme d’état. Beaucoup de ceux pour qui, il travaille aujourd’hui son presque à la fin de leurs carrières politiques donc ne se soucient guère de protéger leurs images mais devrait ne pas suivre cette voie qui l’amènerait à les construire à ses dépens. Pour être plus concret, son refus de laisser tenir ces élections à hauts risques tant sur le plan sanitaire que sécuritaire, l’aurait fait engranger de grands points du côté du peuple qui à son tour lui aurait été reconnaissant pour ce geste combien de fois salutaire pour notre peuple car nul aujourd’hui n’est sans savoir que ces élections risqueraient fort de conduire au pic de la maladie COVID 19 qui est en train de menacer l’existence humaine.
Le second point qui sous-tend aussi l’idée de sa myopie politique est le dialogue de sourd avec le monde enseignant qui a conduit à la paralysie de l’école malienne, aux retenues voire même au blocage systématique des salaires des enseignants. Ils sous-estime certes la force que pourrait constituer les enseignants contre lui dans un futur proche ou lointain car les voix de ceux-ci pourraient résonner fort dans les oreilles de leurs apprenants qui dans un avenir proche représenterait un grand vivier d’électeurs, c’est pourquoi ici, on voudrait que Boubou CISSE comprenne car c’est bien de lui qu’il s’agit que sa carrière se construit maintenant et que bien que des erreurs aient été commises, qu’il est encore temps de se racheter, qu’il est temps pour lui d’être du côté du peuple plutôt que d’être à la solde d’hommes politiques en fin de carrière. On le sent à l’instar de la grande majorité de nos hommes politiques être déconnecté de la réalité du peuple alors que l’émergence des radios privées, la démocratisation de l’information sur internet font aujourd’hui que le peuple est en train de mûrir ce qui fera que certaines erreurs politiques commises aujourd’hui se payeront chères demain. Le passage à la primature aiguise bien l’appétit pour Koulouba, donc Boubou CISSE doit comprendre qu’il est temps pour lui d’être très politique afin de faire face aux crises sécuritaire, scolaire et sanitaire auxquelles le Mali est confronté en ce moment.
Alassane DIARRA