Titulaire d’une maîtrise en Droit Privé (carrière judiciaire) à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Issa CISSOKO vient d’écrire une œuvre théâtrale dénommée « Baba ni tchié ». Pour plus de détails sur l’œuvre il s’est entretenu avec votre journal hebdomadaire L’œil du Péon, suivez l’entretien.
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?
Je me nomme issa cissoko, j’ai 29 ans et je suis de nationalité malienne et j’ai une maîtrise en droit de privé (carrière judiciaire) à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP).
Votre œuvre théâtrale, ‘’ BABA INI TCHE’, comment est venue cette idée ?
En fait, c’est en 2017 que l’idée m’est venue. J’étais en collaboration avec des jeunes qui aidaient les orphelins. On voulait les offrir des cadeaux par l’intermédiaire d’un père noël comme ça se fait partout au monde, mais après réflexion je me suis dit pourquoi toujours imité les autres. C’est alors que subitement m’est apparue l’idée de choisir un personnage autour duquel tout le monde se reconnait. J’hésitais entre BABA, BAH et BOUA car généralement c’est comme ça qu’on appelle les vieillards chez nous au mali et finalement j’ai choisi BABA en hommage à mon père et j’ai ajouté INI TCHE qui veut dire merci en bambara.
Pourquoi l’appelle-t-on BABA?
Baba c’est l’image du vieux sage assis sur sa natte, chaise ou son lit en bambou. On le retrouve pourtant au mali dans chaque communauté. Ce n’est donc pas quelque chose qu’on a inventé, mais il existe chez nous. Ici sa particularité est que je m’adresse aux enfants comme un grand père qui leur donne des cadeaux en les taquinant et surtout les conseillant.
Baba est donc le nouveau grand père de tous les enfants du mali ?
Oui, mais lui à la différence des autres grands pères, il ne va pas les gâter mais plutôt les accompagner en racontant des contes, des histoires et conseils durant leurs jeunes âges afin qu’ils deviennent des adultes prêts à affronter la vie de demain
En quoi consiste la mission de Baba?
Sa mission est de donner, intellectuellement, des armes aux enfants du mali pour affronter les difficultés quotidiennes et celles à venir. Promouvoir l’égalité entre eux car pour moi un enfant est toujours innocent et ce n’est pas sa faute si ses parents ne sont pas milliardaires ou s’il a grandi dans un milieu défavorisé et ne fréquente pas de grandes écoles ou n’a pas de beaux vêtements. A cet âge, la vie doit se passer continuellement dans la joie et l’insouciance. Ensuite, il les fera découvrir les trésors de notre pays qui, malheureusement ne sont pas connus par les enfants. Comme on le dit souvent : « on ne peut pas savoir où l’on va si on ne sait pas d’où l’on vient ». C’est important pour moi que chaque enfant puisque connaitre les coutumes et les traditions des différentes communautés qui constituent notre nation.
Aujourd’hui les enfants sont beaucoup plus tournés vers la civilisation occidentale, qu’est ce qui explique cela?
Cela s’explique par le fait que durant des années, les enfants ont été livrés à eux-mêmes avec des technologies que nous n’avons pas vraiment maitrisés (téléphones, télés, réseaux sociaux) si bien que l’on a fini par croire que le modèle à suivre est celui venant de l’occident. Je ne dis pas que tout ce qui vient de là-bas est mauvais, loin de là, mais nous devons être vigilants car certaines images et paroles peuvent choquer la sensibilité de nos enfants.
Quels conseils pouvez-vous donner aux parents
Le conseil que je peux donner aux parents est qu’ils sont les premiers à influencer la réussite de leurs enfants. Il ne suffit pas de mettre l’enfant à l’école et c’est fini. C’est un travail de longue haleine. Les parents ne doivent jamais se décourager car à un certain âge l’enfant n’a pas conscience de ses actes, voilà pourquoi il faut les guider sur le droit chemin.
Qu’est-ce que vous comptez réellement faire avec cette œuvre et quel est votre dernier mot ?
J’ai déjà écrit le projet « Baba ni tchié tour », si nous trouverons des partenaires et des sponsors à accompagner la 1 ère édition nous allons sillonner les 6 communes du district de Bamako pour produire le skech « Baba ni tchié » sur les places publiques. Pour finir je demande aux parents de veiller sur les enfants des autres car l’éducation est comme une maison où chaque parent apporte sa brique pour bien construire.
Réalisé par Korodjo COULIBALY