Ladji TRAORE, technicien des travaux publics à la retraite
Je fais partie des conseillers du chef de quartier, Feu El Hadj Oumar KEITA. On a fait beaucoup d’activités sociales ensemble. Sans être prétentieux, je n’étais pas son conseiller principal, mais il avait beaucoup plus de confiance en moi. Il me disait tout en premier avant quiconque. El Hadj était un vrai leader, pour être leader il faut avoir une multitude de tempérament. Il avait le tempérament doux, chaud et jovial. Très fort de caractère, il était un véritable meneur d’homme. Je me souviens de certaines de nos réunions ou les gens considéraient El Hadj Oumar KEITA et M. Siré TRAORE comme des rivaux. Hors ce n’était pas le cas. Il avait un esprit d’écoute très large et il laissait chacun dire de ce qu’il pense. Mais après, c’était sa proposition qui faisait toujours l’unanimité. Politiquement, je retiens de lui de grandes qualités de militant de l’Union Soudanaise RDA. Il a toujours été fidèle aux principes de l’US RDA. Même au moment où on se cachait pour y militer après le coup d’état de 1968, il a milité au prix de sa vie.
Au plan social, il était serviable. Je me rappelle de l’époque où il était le seul intellectuel du quartier à avoir une boîte postale. Tout le quartier se servait de cette boîte. Il y avait des familles dont les enfants étaient à l’extérieur pour les études. Chaque fois qu’un de ces étudiants envoyait un mandat à sa famille, il se chargeait, sans tenir compte de son rang de chef de quartier, en vue de remettre le du mandat à la famille destinatrice. On ne finira jamais de parler des biens fait de notre défunt chef de quartier.
Fatoumata FANE dite Noumoumosso
Notre chef de quartier El Hadj Oumar KEITA était un homme incarnant la bonté. Il avait toutes les qualités qu’un bon musulman doit avoir : humble, modeste, sincère, véridique, pieux, conciliateur etc…
Si j’essaye de dire tout sur El Hadj Oumar KEIAT aujourd’hui je risquerai de passer la nuit a ne racontant que ses actions de bonté, de grand médiateur entre les hommes et leurs femmes, entre les différentes familles. Alors, je réitère qu’il était bon et très bon. Ce n’est pas pour trop parler, mais je pense sincèrement que Bakaribougou n’aura plus un chef de quartier comme El Hadj Oumar KEITA.
Il avait une générosité incroyable. Malgré qu’il avait beaucoup de têtes à nourrir, il hébergeait et nourrissait les mendiants, les griots, en un mot tous les étrangers étaient les bienvenus dans sa famille. Moi personnellement, je recevais continuellement de lui ma dotation en sucre et en céréales. En plus de cela, j’organise chaque année la fête du Maouloud et c’est lui qui se chargeait d’une bonne partie des dépenses. Avec son décès je ne sais pas si je vais pouvoir l’organiser encore. On ne peut pas aller au-delà de la volonté de Dieu, je m’incline devant la mémoire du bon chef de quartier tout en implorant Dieu de lui accorder le paradis !
Issa GUINDO, gardien du champ de feu El Hadj Oumar KEITA à Sala
Je garde le champ du vieil El Hadj Oumar KEITA depuis des années et il m’a toujours considéré comme un de ses propres fils. Il ne m’a jamais traité comme son employé. Il ne se passait rien dans sa famille sans que je ne sois informé et quand je suis présent, je suis traité de la même manière que les membres de la famille. La disparition du vieil El Hadj Oumar KEITA m’a bouleversé à tel point que je n’arrive toujours pas à y croire. Je prie Dieu pour son repos éternel et que ses enfants et petits-enfants bénéficient de sa bonté ultime !
El Hadj Moussa SANGHO, doyen des Imams du quartier de Bakaribougou
Je suis l’Imam du quartier de Bakaribougou depuis plus de 20 ans. Je n’ai jamais vu ou entendu quelque chose de mal à propos de El Hadj Oumar KEITA, mon chef de quartier. S’il y a naissance, il y aura forcément la mort même si on fait 100 ans. Mais l’homme doit tout faire pour être utile envers sa communauté pendant le laps de temps sur cette terre. El Hadj Oumar KEITA a franchement été utile pour Bakaribougou, pour la commune II et pour le Mali. Pour la religion musulmane également il a beaucoup pour la mosquée de Bakribougou. En tant que chef de quartier il s’est fait volontiers, le muézin de la mosquée de Bakaribougou et il exécutait convenablement le rôle de muézin. Je l’ai toujours apprécié. Paix a son âme !
Idrissa TRAORE, Imam de Bakaribougou
Je suis natif de Bakaribougou ou mon père fut parmi les premiers habitants. Je suis l’actuel Imam du quartier grâce à la confiance que les vieux m’ont porté. Malgré mon jeune âge je peux dire un peu sur El Hadj Oumar KEITA. Cela grâce à son dévouement pour la cause du quartier. Il aimait beaucoup le quartier et sa population. Il était le seul restant des premiers habitants de Bakaribougou. A cet effet, il était le noyau central de toutes les actions de développement dans le quartier actuellement. Même s’il y avait des mésententes entre les gens, c’était lui qui s’occupait de la médiation afin d’instaurer un climat de paix dans le quartier. Son maître mot était la paix et l’entente, il ne conseillait que ça face à chaque situation.
Lassana TRAORE, retraité et un des conseillers du chef de quartier El Hadj Oumar KEITA
Je ne pense pas qu’on avoir un homme de paix et de rassemblement à Bakaribougou ou dans la Commune II encore comme El Hadj Oumar KEITA. Il est très rare de voir les hommes politiques de se féliciter et reconnaitre la valeur de l’autre s’ils ne sont pas du même bord. Les hommes politiques faisaient l’éloge d’El Hadj Oumar KEITA en affirmant qu’il n’y a pas un chef de quartier comme lui a Bamako. Ce que je regrette aujourd’hui est que ce vieux n’a jamais été décorer par le Mali avec tout ce qu’il a fait depuis bien avant l’indépendance, à l’indépendance et jusqu’à l’avènement de la démocratie. Je ne vous fais pas de confidence en disant que lors d’une réunion communale dans le foyer des jeunes de Quinzambougou ou je représentais le vieux avec son fils Youssouf, des agents de la Mairie de la Commune II ont évoqué le même sujet en affirmant que le vieux doit être décoré et qu’ils vont le faire un jour, mais hélas.
Sur le plan administratif, El Hadj Oumar KEITA a travaillé pendant longtemps comme assesseur à la cour d’appel de Bamako. Il faut passer là-bas et mener une enquête là-dessus, personne ne peut vous dire que le vieux a fait une faute administrative un jour. L’homme parfait n’existe pas, mais il faut reconnaitre qu’El Hadj Oumar KEITA était très bien socialement, religieusement, politiquement et administrativement.
Aliou DIARRA, Dr en linguistique Arabe, Islamologue, Enseignant chercheur dans le domaine des relations et des langues africaines
El Hadj Oumar KEITA que nous appelons tous affectueusement Boua, était un bon musulman. Depuis que je l’ai connu, il a toujours été dans les actions qui profitent à toute la population. Mon père a ouvert le premier, une médersa à BAKARIBOUGOU, il a été la première personne à organiser la fête de Maouloud dans le quartier de Bakaribougou ici. Il a été également la première personne à organiser le prêche dans le quartier. Je vous témoigne que jamais au grand jamais il ne s’est passé aucune de ces cérémonies de Maouloud ou de prêche dans le quartier ou Boua n’a pas été parmi les premiers arrivants sur le lieu et parmi les premières personnes qui contribuent financièrement. En plus de cela il est parmi ceux qui assistent à la clôture de chacune de ces cérémonies avec les organisateurs alors qu’il était le chef de quartier et le plus vieux. Sans se mentir, il est très rare de voir un chef de quartier se réveiller très tôt le matin pour faire l’appel à la prière, mais Boua le faisait sans paresse aucune. En résumé je dirai que la vie de Boua incarne la patience et l’adoration de Dieu.
Depuis étant enfant, je voyais Boua en train de lire le coran devant sa maison et jusqu’à présent il le faisait. Il était le plus grand rassembleur quel que soit la situation. Il restera gravé dans la mémoire de tous les habitants de BAKARIBOUGOU. Une confidence, Boua est décédé quand j’étais en voyage. Mais avant de partir en voyage, il m’avait appelé, je ne savais pas que c’était pour me donner un au revoir. Je vous dis que ce jour-là, il n’a prononcé que des paroles m’incitant à la paix, la solidarité et l’entente. En est mot Bakaribougou et le Mali tout entier ont perdus un grand arbre, une bibliothèque avec ce départ de Boua El Hadj Oumar KEITA.
Limbe TRAORE, Elu Communal en Commune II, Officier d’Etat Civil du Centre Secondaire d’Etat Civil de Bakaribougou
Je fais partie des 41 conseillers de la Commune II et j’ai eu la chance d’être placé à la tête du Centre Secondaire de Bakaribougou après l’élection communale de fin 2016. Tout d’abord je vous remercie M. le journaliste pour le déplacement. J’implore le Tout Puissant Allah à accorder le paradis à ce grand homme dont vous venez de prononcer le nom. El Hadj Oumar KEITA incarne la sagesse, la bonté et la gentillesse. Depuis le jour où j’ai été présenté au vieil El Hadj Oumar KEITA, il m’a accordé un respect incommensurable. Il a une connaissance ultime sur la hiérarchie administrative qui m’impressionnait fortement. Jamais il ne se passait quelque chose à Bakaribougou ici sans que le vieux ne m’informe le premier. Il conseillait chaque fois les gens à venir me voir sur tout sujet concernant le quartier avant d’aller chez lui. Quand je lui disais que non, moi étant son fils sinon son petit-fils, c’est à moi d’aller lui voir il n’était jamais d’accord. Je vous assure, si tous les chefs de quartier ou chefs de village du Mali étaient comme ce vieil El Hadj KEITA le Mali ne serait pas dans la situation actuelle. Il connaissait la hiérarchie administrative et il savait quoi dire à quel moment. Pour preuve à la bonté de cet homme il fallait être là le jour de ses obsèques pour voir et entendre les témoignages des habitants de Bakaribougou.
Moussa KOLO dit SAMAKE, fils et Collaborateur de El Hadj Ouamr KEITA
Boua (El Hadj Oumar KEITA) était un collaborateur à moi, mais présentement je n’avais pas d’autre père que lui. Il était animé d’un humanisme qui a fait que je suis devenu son fils. Beaucoup d’autres personne sont dans cette situation, Boua nous considérait comme ses propres fils. Il nous a enseigné la patience. Il a toujours prôné la patience et l’amour du prochain. Pour preuve qu’il me mettait à la place de ses propres enfants, j’étais devenu le représentant de Boua partout où il était invité derniers temps. Nous ne pouvons que prier pour le repos éternel de notre père, il a été un homme bon.
Salimata DIARRA dite Bagnini, épouse de Baaba DEMBELE
Mon mari est l’ami d’un des fils d’El Hadj Oumar KEITA. Depuis que j’ai mis les pieds à Bakaribougou, le chef de quartier m’a toujours considéré comme sa propre fille. A chaque fois que j’ai eu des soucis dans mon foyer, le vieux est intervenu en bon médiateur en me conseillant d’être patiente. Avec le décès du vieux je me sens orpheline et ça m’a surpris à tel point que les mots me manquent. A seulement une semaine de son décès il m’avait envoyé un carton de macaroni pour la famille et à chaque fête de ramadan ou de tabaski le petit déjeuner de notre famille était de la viande offerte par le vieil El Hadj Oumar KEITA. Je ne cesse de prier le bon Dieu pour son repos éternel et que sa progéniture bénéficie de la bonté qu’il a fait envers ses prochains.
Réalisation Dognoume DIARRA