Ousmane DAO, président de l’ASSEP : « Certains n’ont pas intérêt à ce que le dossier ‘’aide à la presse’’ avance » 

Sene Kunafoni

« Le pêché de mon bureau et moi, c’est que nous avons osé prendre le dossier de l’aide à la presse en main. Certains n’ont pas intérêt à ce que ce dossier avance et le meilleur moyen pour flouer est de créer et entretenir  la confusion en notre sein ». Cette déclaration est du président de l’Association des Éditeurs de Presse Privée (ASSEP), M. Ousmane DAO, faite lors d’un point de presse qu’il a animé ce 25 Janvier 2023, au siège de l’Association au QG de la Presse, sis à l’ACI 2000.

Dans une déclaration liminaire, M. Ousmane DAO a rappelé que l’Association des Éditeurs de Presse Privée (ASSEP) vit une crise depuis le 14 Janvier 2023. « Quelques Directeurs de Publication de notre Organisation ont décidé de mettre en place, en violation des statuts de l’Association, un comité dit transitoire, à l’issue d’une Assemblée Ordinaire statutaire d’information, tenue le 14 janvier 2023 au siège de l’Association », souligne-t-il.

Les raisons avancées pour justifier cet acte demeurent, selon le président de l’ASSEP, non fondées. « Conformément à l’article 18 des statuts de l’Association qui dispose que: « Pour chaque assemblée générale ordinaire, le bureau dresse l’ordre du jour au moins deux semaines avant la tenue », le bureau de l’ASSEP, suivant la lettre réf 210/ASSEP-2022, a adressé une lettre aux membres de l’organisation avec comme objet, une convocation pour l’Assemblée Générale ordinaire statutaire pour le 14 Janvier 2023, dont l’ordre du jour était : Le Bilan à mi-parcours ; les perspectives et les divers », ajoute-t-il.

Conformément à l’article 18 des statuts de l’Association qui dispose que « L’assemblée générale délibère avec quorum et les décisions sont prises à la majorité simple des présents. Le scrutin a lieu à main levée sauf avis contraire de la majorité », M. DAO rappelle que l’ordre du jour a été soumis aux membres présents pour l’adoption. C’est ainsi qu’un membre a proposé l’inscription à l’ordre du jour d’une motion de défiance’’ contre le bureau. Cette proposition a été discutée par rapport au principe même de l’ordre du jour et un vote a été effectué. « Ainsi, 43 ont voté pour et 35 contre, soit un total de 78 membres présents ou représentés à l’Assemblée. Il est important de rappeler que l’Association comprend 234 membres à cette date. C’est ainsi que la motion de défiance a été inscrite à l’ordre du jour pour être débattue », précise-t-il.

Après avoir épuisé les autres points inscrits à l’ordre du jour, à ma qualité de Président de l’ASSSEP, avance-t-il, j’ai demandé à ce qu’on interroge les textes par rapport à une motion de défiance contre un bureau légalement élu. Ainsi, il se trouve qu’une motion de défiance n’est pas conforme aux dispositions statutaires de l’ASSEP. « Suivant l’article 32 des statuts de l’Association qui dispose que : « Tout cas non prévu par les présents statuts est réglé par décision du bureau avant ratification par l’AG » et vue la tension dans la salle, j’ai levé la séance en mettant fin à l’Assemblée Ordinaire statutaire d’information. Après la levée de la séance et à la grande surprise du Bureau, ces frondeurs ont décidé illégalement de mettre en place un comité dit transitoire, en violation flagrante des textes de l’organisation », souligne-t-il.

Les raisons inavouées !

Le Président de l’ASSEP souligne dans sa déclaration : « Je dois vous dire que derrière cette crise, se cachent beaucoup de choses. Principalement, ils accusent le Bureau de ne présenter un plan d’action au depuis de son mandat. Je précise que quand nous arrivions, le 11 Juin 2022, à la tête de l’ASSSEP, les questions brillantes étaient : la situation de l’aide à la presse et la relecture de nos textes. Concernant l’aide à la presse, je rappelle qu’elle est une subvention que l’État accorde aux organes de presse conformément au décret N*03-264/P-RM du 07 juillet 2003. La dernière aide repartie remonte de janvier 2020.  De cette date à aujourd’hui, 215 032 575 F CFA doivent être repartis aujourd’hui entre les organes de presse. »

Le décret ci-dessus mentionné précise que pour la gestion de l’aide à la presse, ajoute-t-il, une commission est instituée auprès du ministre chargé de la Communication. « Au regard des conditions difficiles que vivent les organes de presse d’une manière générale et sur la base de l’évidence que seule la commission instituée gère l’aide, nous avons rencontré le chef du département en charge de la question pour expliquer les difficultés des organes de la presse et dire la nécessité de mettre en place la commission pour la répartition des montants disponibles. Comprenant certainement les difficultés évoquées, il a promis de prendre en compte notre requête et d’engager la procédure. Comme si l’acte a été joint à la parole, la semaine suivant notre entretien, la composition de la commission a démarré. Nous sommes fiers de notre déterminant plaidoyer au profit de la répartition de l’aide à la presse. Nous pouvons dire sans aucune hésitation que notre contribution a été déterminante pour la mise en place de la commission dont les travaux ont démarré par une réunion le 16 décembre 2022. Aujourd’hui, ces travaux pourraient être ralentis, voire suspendus à cause de cette crise », lance-t-il

S’agissant de la relecture des textes de l’ASSEP, M. DAO a informé les hommes de médias qu’une commission est déjà mise en place depuis octobre 2022. La commission est ouverte à toutes les propositions d’amélioration des Statuts et Règlement Intérieur de l’ASSEP. « Pour rappel, un communiqué de la Commission a même été publié dans ce sens avec une adresse e-mail où toutes les propositions pourront être envoyées. Ainsi, nous souhaitons que les textes finaux soient le reflet de différentes contributions des membres pour une ASSEP mieux organisée. Restant toujours sur le chapitre de la relecture des textes, pour ce qui est des textes régissant la presse, nous avons soutenu en participant à toutes les étapes et continuons d’accompagner le processus jusqu’à son aboutissement », souligne-t-il.

« Le pêché de mon bureau et moi… »

« Le pêché de mon bureau et moi, c’est que nous avons osé prendre le dossier de l’aide à la presse en main. Certains n’ont pas intérêt à ce que ce dossier avance et le meilleur moyen pour flouer est de créer et entretenir  la confusion en notre sein », a-t-il déclaré.

Selon le Président de l’ASSEP, pour ce concerne le Communiqué N° 001- 2023 –  signé par le Président de la Maison de la Presse le 21 janvier 2023, il cache mal son évidente partialité dans ce dossier.  « Je dois vous dire que nous avons reçu ici au siège de l’ASSEP le samedi 21 Janvier 2023 vers 13h, l’administrateur délégué de la Maison de la Presse pour s’imprégner de la situation en vue de faire une médiation entre les deux parties. Demeurant ouvert au dialogue et à une sortie de crise, nous lui avions  fourni les éléments d’appréciation sur la situation. Cependant, nous étions loin de penser qu’il s’agissait de mettre la forme au profit d’un communiqué qui cherche de manière claire à agrandir le fossé entre les membres de l’ASSEP. Le Président de la Maison de la Presse devrait avoir mieux à faire. C’est-à-dire travailler à remplacer l’argent public destiné aux organes de presse qu’il a utilisé et que lui-même a avoué lors de l’assemblée générale qu’il a organisée le 02 juin 2022 à la Maison de la Presse», souligne-t-il.

Dans la même lancée, M. DAO ajoute : « Je dis et insiste dessus, l’ASSEP n’est pas sous l’autorité du Président de la Maison de la Presse et par conséquent, elle n’a aucun ordre à recevoir de lui. Pour preuve, le Président de la Maison de la Presse n’est impliqué ni de près, ni de loin dans la mise en place de ceux qui doivent diriger l’ASSEP. Cependant, nous le comprenons s’il s’évertue à placer ses hommes à la tête de l’ASSEP pour des fins qu’il sait mieux que tous.  Au lieu d’un communiqué de parti pris, ce qui n’est pas son rôle encore moins dans ses prérogatives, le Président de la Maison de la Presse gagnerait en crédibilité, en estime et en respect au sein de l’opinion publique en agissant dans le sens du rapprochement des parties.  Nulle part, il n’est dit que le Président de la Maison de la Presse  doit faire l’arbitre au sein des faitières. Je finis par rappeler que la division ne servira personne. Ceux qui ont cet agenda doivent revenir à la raison. Pour notre part, nous continuerons à travailler à l’unité et à la cohésion en demeurant ouverts au dialogue pour une sortie de crise »

Source: Afrikinfos-Mali

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