MALI : Conditions socio-éducatives et professionnelles des personnes malentendantes, Aïssata Diabaté en parle

Sene Kunafoni

Dans le souci d’édifier le public sur les conductions socio-éducatives et professionnelles des personnes malentendantes au Mali, la rédaction du journal le Confident s’est adressée à une personne qui maîtrise bien le sujet.
Lisez plutôt pour mieux comprendre
Qui êtes-vous ?
Je suis Aïchata Diabaté, Malentendante et enseignante à l’école des Sourds Jigiya Kalanso sis à Sogoniko Extension, en face de la Cité des enfants. J’ai fréquenté l’école normale, j’ai une Maîtrise en Anglais Unilingue. J’ai rejoint la communauté des personnes sourdes de Bamako en Septembre 2008.

Est-ce que l’égalité des chances est une réalité au Mali ?
L’Amasourds bénéficie de l’appui de l’Etat dans plusieurs domaines notamment, l’éducation, la formation et l’insertion professionnelle…
Nous avons plusieurs écoles de sourds au Mali dont deux à Bamako qui sont l’école Jigiya Kalanso EJK à Sogoniko et l’école pour Déficients Auditifs EDA de l’Hippodrome.

Quel est le niveau d’étude supérieur pour les personnes malentendantes au Mali ?
Le niveau de l’école la plus grande se limite à la 9ème année du fondamentale. Il y a des malentendants comme moi qui ont fréquenté les écoles normales et sont détenteurs Licence, Maîtrise, DEA et Doctorat.

Les malentendantes prétendent-elles avoir des postes politiques ou de responsabilité au Mali ?
Oui, il y a des malentendants qui occupent des postes politiques ou de responsabilité, des malentendants qui sont des hauts cadres et qui font la fierté des personnes sourdes du Mali même si ses malentendants occupant des postes de responsabilité ne sont pas nombreux vu le nombre de sourds et malentendants diplômés au Mali.

Que dit la loi à propos de l’emploi des malentendantes ?
A propos de l’emploi, la loi dit que nous avons les mêmes droits et devoirs que les personnes entendantes, mais nous avons encore du chemin à faire pour l’égalité des chances. Nous sommes des personnes handicapées, mais nous avons des besoins spécifiques différents de ceux des autres personnes vivant avec un handicap.

Qu’est-ce que l’État doit faire et qu’il n’a pas fait pour vous ?
Nous avons la langue des signes qui est une langue à part entière, qui est là langue maternelle des sourds et donc notre langue de communication. Cette langue est l’identité de la personne sourde. Sans la langue des signes, nous ne pouvons prétendre ni à la communication ni à l’information. Ainsi, nous attendons avec impatience la reconnaissance officielle de la langue des signes par l’État malien. Nous serons heureux de pouvoir suivre le journal officiel télévisé et les événements importants en langue des signes.

De quoi souffrent le plus, les malentendantes au Mali ?
En fin, les soucis majeurs des sourds et malentendants sont l’éducation (renforcement de capacité du personnel enseignant des écoles des sourds, renforcement de capacités techniques des écoles avec des matériels adéquats). Accès à l’information à travers des interprètes de la langue des signes dans les services sociaux de base et la télévision nationale. La formation et l’insertion professionnelle des personnes sourdes.
Merci beaucoup au journal ‘’Le Confident’’ de m’avoir accordé cet entretien
Réalisé par Dognoume Diarra

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