FENALAIT : L’appui de la coopération Suisse sur le point de diviser

Sene Kunafoni

Reconnue à travers le récépissé N°0212/MATCL du 04 décembre 2006, la FENALAIT est la structure faitière de tous les acteurs intervenant dans la filière lait au Mali. Avec ses 4 fédérations régionales (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti), ainsi que ses unions de sociétés coopératives de Ségou et du District de Bamako, totalisant 200 coopératives de base, la FENALAIT est conforme aux normes de l’OHADA en matière de constitution et de fonctionnement (statuts et règlement intérieur) des sociétés coopératives.

Pour son bon fonctionnement, le bureau de la FENALAIT a sollicité et obtenu l’appui du bureau de la coopération Suisse au Mali à travers le programme d’appui au secteur de l’élevage au Mali (PASEM). Un programme qui est destiné à l’accompagnement de trois organisations professionnelles partenaires de la DDC dans les filières de l’élevage (la FENALAIT, le FEBEVIM et le RBM).

Grâce au financement reçu, la FENALAIT s’est dotée : De son propre siège équipé en mobilier de bureau, de matériels informatiques et de communication via internet d’une part ; Et d’autre part d’un personnel technique permanent composé d’un Directeur technique, d’un suivi-évaluateur, d’un secrétaire, agent comptable et d’un gardien. L’objectif visé à travers cet appui fut : La réalisation d’une étude diagnostique organisationnelle et institutionnelle des organisations du secteur de la filière lait au Mali ; Et l’élaboration d’un plan d’actions prioritaires quantifiées, validées assorti d’un chronogramme d’exécution.

À cet effet, les forces, les faiblesses, opportunités et menaces (FFOM) du secteur de la filière lait ainsi que les recommandations contenues dans le rapport de ladite étude et le plan d’actions prioritaires ont été partagés, approuvés et validés par les représentants de l’ensemble des fédérations régionales et unions des sociétés coopératives, à l’issue d’un atelier tenu en mai 2020 dans la salle de conférence de l’inspection de l’élevage à Bamako.

À l’issue de cet atelier et après différents échanges et concertations par voie de courriers, parfois en présentiel ou en ligne, la Direction de FENALAIT a signé avec le Bureau de la Coopération Suisse un protocole de financement dudit plan d’actions prioritaires dont la mise en œuvre s’étalait sur les six derniers mois de l’année 2020 (juillet à décembre).

Il fut convenu que pour les années restant à courir du PASEM, que le partenariat avec la FENALAIT resterait de mise. Par cet acte, la FENALAIT compte résolument s’engager sur la voie de l’autonomie à savoir : L’autonomie du pouvoir ; L’autonomie de l’avoir ; L’autonomie du savoir ; Et l’autonomie du devoir.

LES SIGNES AVANT COUREUR DE LA « CRISE »

L’ONG partenaire de la FENALAIT se doutant du processus de son autonomisation à terme s’est arrangée dès le départ pour la maintenir sous sa coupe le plus possible. En effet, dans un premier temps au lieu d’accompagner la FENALAIT et ses démembrements dans leur structuration, elle s’est permise de s’impliquer jusqu’au choix des dirigeants, afin de pouvoir les gérer à sa guise. Dans un second temps et à partir de la région de Sikasso et sans consensus avec la FENALAIT, la même ONG a procédé à la transformation des unions régionales en fédérations régionales des producteurs de lait indiquant ainsi sa volonté de rester seule maître à bord du bateau FENALAIT.

L’ACTE DE DESTABILISATION DE LA FENALAIT OU « LE COUP D’ETAT DE L’ONG PARTENAIRE »

Du point de vue de l’ONG partenaire, la signature du protocole d’accord de financement par la FENALAIT avec le bureau de la coopération Suisse est un sacrilège vis-à-vis de son hégémonie sur la FENALAIT. D’où son mécontentement et son envie de tout foudre à l’air. Du coup, pendant que le bureau de la FENALAIT était en plein processus de restructuration afin de rendre conformes ses statuts et règlement intérieur aux normes de l’OHADA, l’ONG partenaire par l’intermédiaire de la FERLAIT de Sikasso sans consultation ni avis du bureau de la FENALAI, s’est permis de convoquer une Assemblée Générale au nom de la FENALAIT sans toutefois préciser à toutes les coopératives l’ordre du jour portant sur le renouvellement du bureau de la FENALAIT. C’est une fois dans la salle que les délégués ont eu l’information. Mieux, par la méthode populiste au mépris de l’efficience, un bureau de 42 membres a été mis en place (Pour ne pas faire des mécontents, tout le monde fut représenté) sous l’appellation de la Confédération des Producteurs de Lait au Mali (CPLM).

Comme si cela ne suffisait pas, un groupe d’individus en manque de légitimité a assailli le 10 décembre 2020 avec outrance l’espace médiatique malien en annonçant à la grande surprise de tous, la mise en place d’une organisation au nom des producteurs de lait du Mali en lieu et place de la FENALAIT.

CONSÉQUENCES ET IMPACTS DE CET ACTE DE DÉSTABILISATION :

La mise en place d’un bureau parallèle dont le processus est entaché d’irrégularités au double plan de la forme que du fonds, car non conforme aux dispositions en vigueur confiées par les statuts et règlement intérieur de la FENALAIT ne font qu’obérer, voire annihiler les efforts déployés sur le terrain tendant à la cohésion entre les acteurs du secteur du lait. En plus de cela, l’acte est également notoirement attentatoire à l’image de l’organisation. Quant à son impact sur la FENALAIT, cela est négligeable. En effet qu’il s’agisse de la FEBEVIM, de la CNOP (coordination des organisations paysannes), du RBM (implanté dans l’Est du Mali), la FENALAIT n’a reçu que leur soutien et leur appui constant.

Il faut que les détracteurs de la FENALAIT reviennent à la raison pour le grand bonheur du secteur du lait malien. Pour ce qui est du partenariat entre la coopération Suisse et la FENALAIT, il est scellé pour du bon. Elle vient même de permettre l’organisation d’un atelier de formation sur le processus de sa restructuration avec la présence des représentants de toutes les régions (y compris celles de l’Est et des nouvelles régions). La FENALAIT a pris soins d’informer le Département de Tutelle et les partenaires sur la situation et de son évolution jusqu’à ce jour, a-t-on appris.

La rédaction

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