EMBARGO SUR LE MALI : Le N°1 du DGCCC M. Boucadary Doumbia propose la diversification des débouchés et les sources d’approvisionnement du Mali

Sene Kunafoni

Suite à l’embargo imposé sur le Mali par ses pairs de la CEDEAO, après le coup d’état contre le régime du Président Ibrahim Boubacar KEITA le 18 août 2020, le Directeur Général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCCC), a dans une note technique en date du 21 août 2020, proposé la diversification des débouchés et les sources d’approvisionnement du Mali, au-delà des pays membres de la CEDEAO tout en indiquant que cet embargo intervient dans un contexte marqué par l’insécurité au Sahel, la crise sociopolitique et la maladie à coronavirus.

 

Dans ladite note, le Chevalier de l’Ordre National, M. Boucadary Doumbia alerte que cette situation risquerait de perturber fortement l’approvisionnement de notre pays car, (environ 90% des changes commerciaux du Mali avec le reste du monde transitent par les pays membres de la CEDEAO). Cependant, il rassure que, fort heureusement, un assouplissement proposé par le Sénégal a permis d’exclure du champ, de la mesure des produits de première nécessité, les produits pharmaceutiques et les hydrocarbures. ‘’En tout état de cause, les importations, déjà timides en raison de la crise sanitaire, risquent de dégringoler en raison de la méfiance des banques, des assurances, des chargeurs et des fournisseurs à l’égard des opérateurs économiques maliens’’, a-t-il expliqué. Selon le patron du DGCCC, la tension reste vive sur les prix de certains produits de première nécessité, notamment les céréales sèches, en attendant l’arrivée de la nouvelle récolte sur le marché.

À travers les études effectuées par la DGCCC sur l’état d’approvisionnement du pays et l’évolution des prix moyens à la date du 20 aout 2020, il faut retenir ceci :

Les stocks de produits de première nécessité se présentent ainsi qu’il suit :

Stocks sur le territoire : Le riz : 38 084 ; Le sucre : 100 900 ; Le lait en poudre : 6 263 ; La farine de blé : 10 420 ; L’huile : 5 097.

Les stocks aux ports : Le riz : 11 700 ; Le sucre : 16 322 ; Le lait en poudre ; La farine de blé : 11 210 ; L’huile.

Le nombre de jours de couverture de besoins : Le riz : 13 ; Le sucre : 121 ; Le lait en poudre : 66 ; La farine de blé : 72 ; L’huile : 15.

Il faut noter que les stocks détenus par les commerçants détaillants ne sont pas pris en compte par cette étude.

 

Les stocks d’intervention de l’Etat : Riz : 171T55 ; Maïs : 102T00. Le Stock National de Sécurité : Mil : 632T00 ; Sorgho : 818T700 ; Maïs : 1 872T100. Les stocks disponibles sur le territoire couvrent : 13 jours de consommation pour le riz ; 121 jours pour le sucre ; 66 jours pour le lait en poudre ; 72 jours pour la farine de blé ; 15 jours pour l’huile alimentaire. Les prix moyens des produits sont restés stables par rapport à la semaine passée sauf ceux du mil, du maïs et de la farine qui ont légèrement augmenté.

 

La structure des échanges commerciaux du Mali avec les pays membres de la CEDEAO :

La part des importations du Mali à partir de l’espace CEDEAO (principalement les hydrocarbures et le ciment) représente environ 34% des importations totales de marchandises de notre pays contre 10% pour les exportations (rapport 2019 de la surveillance commerciale). Les engrais minéraux, les animaux vivants et les huiles de pétrole (réexportation) constituent l’essentiel des exportations du Mali en direction des pays membres de la CEDEAO. Ces échanges sont plus importants avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Nigéria et le Ghana.

A titre de rappel, le principal pays d’approvisionnement du Mali est la Chine qui a vu ses exportations augmenter progressivement d’année en année de 19% en 2014 à plus de 22% en 2019. Outre la Chine, le Mali est approvisionné par la France, les Etats Unis, la République Sud-Africaine, l’inde, l’Allemagne, le Maroc, le Brésil, le Japon, la Russie qui constituent les dix premiers pays fournisseurs du Mali. Malgré la part relativement faible des échanges commerciaux du Mali avec la CEDEAO, plus de 90% de nos marchandises à l’import et à l’export transitent par les pays côtiers membres de l’espace communautaire en raison de l’enclavement de notre pays.

 

Les statistiques des importations des produits de première nécessité en provenance des pays de la CEDEAO et du reste du monde en 2019 (en quantité) :

Il convient d’indiquer que les stocks de produits de première nécessité disponibles sont supérieurs aux seuils d’alerte et arrivent à couvrir largement les besoins du moment. Par contre des efforts doivent être consentis par le maintien de la confiance entre nos opérateurs et leurs fournisseurs des pays partenaires. Au regard de ce qui précède,  pour conforter l’approvisionnement du pays en cette période difficile, déjà sous les impacts négatifs de la  COVID19 et de la crise sécuritaire, la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence recommande ce qui suit : élaborer et valider un programme d’urgence d’approvisionnement du pays en produits de première nécessité ; procéder à l’évacuation rapide des stocks au niveau des ports de transit ; diversifier nos débouchés et nos sources d’approvisionnement en allant au-delà des pays CEDEAO, en explorant notamment le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie, en rapport avec le Conseil Malien des Chargeurs ; encourager le secteur financier à accroître le crédit au commerce et à assurer les services interbancaires et de règlement financier des fournisseurs de denrées exclues du champ de l’embargo ; suspendre jusqu’à nouvel ordre les exportations et les réexportations de produits de première nécessité ; demander l’accompagnement des opérateurs économiques afin d’éviter le dérapage des prix  et la rupture des stocks ; renforcer le dispositif de surveillance des frontières et des marchés afin d’atténuer la sortie frauduleuse des produits et la rétention des stocks ; encourager et sécuriser le commerce transfrontalier informel et le troc algérien.

Source: Le Confident

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