Je ne suis qu’un élève ou dit moins l’élève des élèves. A analyser le contexte actuel, je fais une nette différence entre les coups d’Etat des lendemains des indépendances à ceux d’aujourd’hui.
1- Tous les coups d’État des lendemains des indépendances ont été organisés, préparés et exécutés par l’Occident (France notamment) pour installer des militaires à leurs ordres contre le communisme et la prédominance du bloc de l’Est. Tous les pères des indépendances qui étaient favorables à l’émancipation de l’Afrique et contre l’impérialisme ont été destitués et tués. Ces coups d’Etat n’étaient ni anticonstitutionnels ni des putschs aux yeux de l’occident.
2- La 2ème étape a consisté à asservir les peuples africains par des pseudos démocraties, en résumant la démocratie aux élections et à l’alternance si nécessaire et aux 3emes mandats selon le degré de servitude des chefs d’Etat aux ordres. Ainsi la France et ses alliés ont continué à installer leurs préfets et de valider des candidatures à vie (Biya, Sassoun N’Guesso, Houphouët, Bongo…) et de chasser ceux qui s’opposent à leurs intérêts.
3- Les coups d’États d’aujourd’hui sont la résultante d’une révolution d’une jeune génération et d’une prise de conscience qui se généralise. Quand des coups d’Etat échappent aux français ils sont condamnables. Ainsi tous les coups d’Etat qu’ils ont maîtrisés finissent par avoir leur caution : le Fils Deby au Tchad, Damiba au Burkina, M’BA DAO salué et apprécié par l’Élysée, SISSI en Égypte, j’en passe. Quand l’Occident n’a pas la main et n’a pas de visibilité, alors c’est un putsch, il faut condamner, il faut… Il faut… Etc.
Les 3 coups d’État (Mali, Burkina et peut être au Niger) sont des coups d’Etat révolutionnaires et à prendre comme tels. Il n’y a plus de choix, où nous rêvons de cette Afrique libre où nous la voulons encore dans les cordes de la France colonialiste.
Si à ces 3 pays s’ajoute la Guinée où j’ai encore des doutes, alors tout est possible. Avec ces coups d’Etat nous allons tout droit vers la fin de la France-Afrique, de la monnaie coloniale et vers l’intégration réelle et effective de l’Afrique.
Je peux me tromper, mais j’en suis sûr aujourd’hui, que l’Afrique et le monde sont en train de changer. Le processus est irréversible et j’ai foi. Ma conviction est que la finalité de tout cela sera la démocratie réelle, cela est aujourd’hui un principe universel. Mais elle ne sera ni imposée ni au modèle occidental où démocratie signifie libertinage. Bientôt seront des dictatures tous les pays qui rejetteront les LGBTQ. Nous avons des valeurs à défendre et à préserver que les démocraties occidentales se doivent de respecter.
Hamadoun BAH