RESOLUTION DE LA CRISE MALIENNE : La préoccupation de la sous-région, le sacrifice des maliens

Sene Kunafoni

Si Bamako éternue, c’est la sous-région qui tousse. Voilà ce qui pourrait traduire la scène politique malienne actuellement agitée, et ses probables répercussions sur la stabilité de la sous-région. Car, au-delà de toutes les considérations socio-politiques, la crise malienne, est aussi un véritable enjeu pour la stabilité du sou régional. Ainsi, seul le sacrifice des maliens ira résoudra la préoccupation de la sous-région.

Les chefs d’Etat de la zone Ouest africaine, semblent l’avoir compris. Surtout, après les moults péripéties que le bouleversement politique, institutionnel et sécuritaire du Mali en 2012, a infligé à la quiétude des pays voisins, notamment la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger, ou encore la Côte d’ivoire.

Ainsi, du climat politique délétère au Mali, les observateurs et analystes politiques n’hésitent pas à faire le lien entre le dénouement rapide et heureux de la crise malienne et la stabilité de ses pays voisins, qui s’apprêtent à aller à des élections présidentielles de toutes « incertitudes », en fin d’année, notamment en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, ou encore au Niger.

Faut-il le rappeler, la crise politique que traverse le Mali, a été déclenchée suite aux contestations post électorales.  Et, le Mali pourrait être le « déclic » d’une situation de contestations populaires, dont les échos pourraient réveiller les vents de colères dans les pays voisins. En effet, le lundi 20 Juillet 2020 et jour suivant, les contestations ont repris tôt le matin à Conakry. Des voix se sont élevées pour demander de nouveau, le départ du président Alpha Condé à la tête du pays.

Autoproclamé médiateur de la crise malienne, le président Condé, s’est retrouvé en début de semaine, au centre des contestations dans la capitale Guinéenne et un peu dans les régions. Comme pour dire, que le feu qui brule chez le voisin, est très proche de chez soi. Bamako a-t-il réveillé la colère à Conakry ?  En tous cas, le Mali pourrait servir de « faux-bon » exemple aux mouvements de contestations possibles dans l’ensemble des pays voisins.

C’est ce que les chefs d’Etat de la sous-région ont bien compris, et s’évertuent à éteindre le feu au Mali, car sauver ce pays, c’est épargner la sous-région de sombrer. Surtout quand on sait, que la Côte d’Ivoire s’apprête à aller à des élections présidentielles le 31 Octobre 2020, à la veille de ces élections, le président ADO, qui maintient un mystère géant autour d’un probable troisième mandat, ne fait pas l’unanimité dans son pays sur ce sujet. En Guinée, ou encore au Niger, les populations sont également attendues aux urnes en fin d’année, avec bien d’incertitudes.

Par ailleurs, sur le plan géopolitique, on sait bien que, de la Mauritanie, au Burkina Faso, en passant par le Niger et la Côte d’Ivoire, tous ces pays ont appris à leurs dépens l’invasion terroriste qui fracturé le Mali jusque dans on existence. Comme pour dire, si la troisième économie de l’UEMOA éternue, c’est la zone qui tousse.

Face à l’enjeu, une délégation de « très haut niveau » de la CEDEAO, composée des présidents du Ghana, du Nigéria, du Niger, de la Côte d’ivoire et du Sénégal, sont attendus, demain jeudi à Bamako, pour sauver les meubles de la sous-région. Toute chose qui traduit la volonté de nos voisins de voir notre pays le Mali retrouve sa quiétude et cela avec le sacrifice de tous. Car le Mali avant tout.

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