Dans une déclaration faite le jeudi 30 octobre 2025, M. Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a exhorté les autorités maliennes à libérer sans délai l’ancien Premier ministre Moussa Mara et à mettre fin à la répression des droits civils et politiques.
Amnesty International a qualifié de « parodie de justice » la condamnation de Moussa Mara à deux ans de prison, dont un an ferme, assortie d’une amende de 500 000 francs CFA (soit environ 762 euros), dont un franc symbolique à verser à l’État malien. L’organisation demande sa libération immédiate, ainsi que celle de toutes les personnes détenues uniquement pour leurs opinions politiques.
Selon M. Sivieude, cette condamnation illustre le mépris persistant des autorités maliennes pour leurs obligations en matière de droits humains, telles que prévues par la Constitution du pays, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels le Mali est partie.
Le directeur régional d’Amnesty International a appelé les autorités à mettre fin à la répression croissante de l’opposition pacifique et aux pratiques autoritaires, tout en garantissant les libertés fondamentales : liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de respecter et protéger les droits humains de tous les citoyens, au lieu de museler les voix critiques.
Pour rappel, Moussa Mara, Premier ministre d’avril 2014 à janvier 2015 et président du parti d’opposition Yéléma, a été arrêté le 1er août 2025. Il est accusé d’« atteinte au crédit de l’État », d’« incitation au trouble à l’ordre public » et d’« opposition à l’autorité légitime ». Son arrestation est intervenue après la publication, le 4 juillet, d’un tweet dans lequel il exprimait sa solidarité avec plusieurs activistes et politiciens détenus. Évoquant la « nuit », il s’était engagé à se battre « par tous les moyens pour que [le soleil apparaisse] ».
M. Sivieude a exhorté les autorités maliennes à cesser les détentions arbitraires, les disparitions forcées et l’instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques. Il a également cité plusieurs cas récents d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées.
D.D

