Editorial: le  dialogue s’ouvre au Mali, que chacun se transcende pour la stabilité du pays

Sene Kunafoni

La mission de la CEDEAO conduite par Son Excellence Monsieur Jonathan Goodluck, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria a certes échoué, l’ouverture du dialogue apprécié par les maliens dans sa grande majorité demeure un acquis. Echec de la mission CEDEAO car les parties sont restées sur leur fin. Il ressortait du plan CEDEAO quatre volets parmi lesquels, la mission a privilégié la gestion du contentieux électorale. Elle ne s’est aucunement attaquée à la crise dans sa profondeur.

De fil à aiguille, le dialogue a toujours pris le dessus dans les conflits au Mali, depuis l’empire du Mali. Comme disait le reggaeman Oumar KOITA dans son titre pacifiste « OLOU MA DAISSAI », il est de la tradition malienne que les chrétiens, les musulmans, les animistes etc… se succèdent dans le processus du dialogue et réconciliation pour sauver l’essentiel. A cet effet, il est plus que jamais nécessaire que les maliens de tous  bords se transcendent afin de mettre le Mali au-dessus de tout !

Aujourd’hui, il est nécessaire, voire obligatoire que les Maliens se réunissent, se parlent et mettent le pays au-dessus de tout. Les défis sont grands et personne n’a intérêt que le pays brûle. Cela, malgré qu’il ressort de l’analyse de plusieurs observateurs, que  cette crise sociologique que traverse le Mali est le résultat de plusieurs années de mauvaise gouvernance, Corruption avec leurs corollaires l’ (insécurité et l’injustice, la pauvreté…). Qu’à cela ne tienne, la mission de la CEDEAO a su relevé un défi en réussissant de rassembler les protagonistes autour de la table de négociation. L’ouverture du dialogue était tant désiré par les maliens afin de bien débattre sur les maux qui secouent le pays depuis plusieurs années (la corruption, l’insécurité, la santé, l’école, la menace de famine, le chômage des jeunes…).

Au parties de faire preuve de patriotisme afin de se sacrifier pour un devoir de sacrifice :

Aux membres du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ainsi qu’au Président de la République à plus de dialogue et d’écoute pour le bon dénouement de la crise. Le M5 – RFP doit faire preuve de bon sens afin de s’ouvrir davantage au dialogue. Chacune des parties doit se souvenir de Soundiata KEITA, de l’empire du Mali, de la charte de Kouroukan fouga. L’empire du Mali doit son existence au dialogue et non la force. Avec plus de dialogue,  les belligérants pourront s’attendre sur l’essentiel et sauver le pays déjà fragilisé par la crise multidimensionnelle.

A la Convergence des Forces Républicaines de se pencher sur les mots attirant les membres du M5 vers l’apaisement et non des mots provocateurs. Quel que soit la stratégie menée par le M5-RFP pour réclamer ses droits, la CFR en tant que défenseure des Institutions Républicaines doit se mettre dans la peau de pacifiste tout en reconnaissant que le M5-RFP est également de consolider la démocratie et les institutions républicaines conformément à la lutte démocratique menée en 1991. Laquelle lutte réclamait le droit de manifester, le droit de contester, le droit du cortège et le droit de s’exprimer librement dans la règle de l’art. L’heure n’est pas à la rupture, à la discorde. Sans nul doute, un autre 10 juillet conduirait le pays au chaos. Tous ensemble, les Maliens sont appelés à rester sereins et à l’union de prière dans les lieux de culte pour que la paix revienne et régner dans notre pays. Sachez raison garder !

A signaler qu’une deuxième mission de négociation par  les pays voisins de la CEDEAO est annoncée à Bamako. Les Présidents Sénégalais Macky SALL, Nigérien Mahamadou Youssoufou, Ivoirien Alassane Dramane OUATTARA, Nigerian Mahamadou Bouharry et Ghanéen Nana Akoufou Addo sont attendus à Bamako ce jeudi 23 juillet 2020.

L’Oeil du Péon

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