Crise socio-politique au Mali: La solution du dialogue, la clé de sortie!

Sene Kunafoni

« Dans les circonstances exceptionnelles, il faut des mesures exceptionnelles », a-t-on coutume de dire ! Face à l’instabilité sociopolitique grandissante au Mali, la question qui taraude l’esprit est à savoir, quel sera l’avenir après une démission forcée du président de la République d’un pays déjà affaibli par de circonstances multiples ?

Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise multidimensionnelle sans précédent. Avec l’avènement du Président IBK en 2013 après les épreuves du coup d’état et de la rébellion, il n’était pas évident que les choses soient aussi faciles à être mises beau fixe. Certes des erreurs ont été commises par le Président IBK, la souffrance des Maliens est énorme, des erreurs ont été commises lors des dernières législatives, mais le dialogue, une des valeurs traditionnelles, soubassement de l’empire du Mali demeure une nécessité entre les dignes fils du Mali à cette période de turbulence. Le pays est fragilisé, il faut que les enfants du pays se donnent la main pour chercher des solutions idoines au problème. La parole a été et demeure toujours la meilleure des solutions dans chaque conflit. Les Maliens ne se parlent plus. Chacun est dans son monologue. Face à cette situation, il faut impérativement de véritables réflexions avant d’agir afin d’éviter de nouveaux désordre dans le désordre. Oui à la manifestation qui est un droit constitutionnel, mais pas de casse à la manifestation. Que les manifestants restent dans le strict respect des droits individuels avec des mesures imposant le respect de l’ordre et la stabilité tout en garantissant un avenir meilleur pour le peuple. Oui à la pression sur le Président pour qu’il se mette à l’écoute du peuple qui l’a choisi, mais sa démission serait-elle une bonne chose pour le Mali à l’heure où nous sommes ? De pertinentes questions que la communauté internationale se pose et que chaque fils du pays doit se poser. Certainement la réponse serait non. Supposons que le Président démissionne à l’heure où nous sommes, qui sera unanimement la porte étendard de la République ? Certainement tout le monde va vouloir la place du Kalife. Ce serait pire qu’en 2012 dont on ne finit pas de payer la facture. On perdra officiellement Kidal. Le centre restera un western. On va perdre les 10 prochaines années à réapprendre à nous parler. La même chose était dite quand on fragilisait ATT en 2012. On rétorquait qu’on ne verra pas pire que sous ATT. Ça fait presque 10 ans qu’on voit pire que sous ATT. Là on continue à répéter la même chose. Si on refait la même erreur on verra pire que sous IBK !!! Le Président IBK doit aller au bout de son discours du mardi 16 juin. Il doit dissoudre l’Assemblée nationale ; trouver une formule légale pour renouveler la cour constitutionnelle ; choisir comme premier ministre une personnalité dotée de compétence d’écoute et de consensus pour coordonner l’action du gouvernement d’union nationale et mettre en place une assemblée constituante chargée d’élaborer une nouvelle constitution qui aura comme mission, le contrôle gouvernemental. Devoir de sacrifice : EMK, la CMAS et le FSD, membres du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) invités vers l’ouverture de dialogue avec le président IBK. Le Président IBK s’ouvre à rencontrer les leaders du M5-RFP pour le bon dénouement de la crise. Le M5 – RFP doit faire preuve de bon sens afin d’accepter le dialogue et mettre sur la table de dialogue tous les maux qui gangrènent le peuple malien aujourd’hui. Ainsi, conformément à l’appel du Haut Conseil Islamique, de la table de négociation, les belligérants pourront s’attendre sur l’essentiel et sauver le pays déjà fragilisé par les crises multidimensionnelles. En fin, tous ensemble, les Maliens sont appelés à rester sereins et à l’union de prière dans les lieux de culte pour que la paix revienne et régner dans notre pays.

 Source : Le Dénonciateur

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