Arrestation de Bakary TOGOLA, Président de l’APCAM et de l’Union Nationale des Sociétés et Coopératives des Producteurs de Coton par le Pôle Economique et Financier de Bamako : Le Journaliste Seydou Oumar TRAORE s’exprime sur les contours socio-politiques et le fond du dossier à l’UN-SCPC

Sene Kunafoni

Je suis celui qui a démenti aux premières heures de l’interpellation de M. Bakary TOGOLA car selon mes sources, il était chez lui et y avait passé la nuit. Après, nous nous sommes tous rendu à l’évidence que l’enfant de Niamala est entre les serres de la justice. Mais l’information qu’il était chez lui n’était pas fausse et mes sources mêmes, si elles ne me disaient pas tout, avait raison car nous savons tous que la nuit du jeudi à vendredi où la nouvelle s’est rependu, il a dormi chez lui à Yirimadio et s’est présenté le lendemain à 10h30 devant le Juge.

Cependant, cette fausse note, si on peut le qualifier ainsi, m’a invité à plus de patiences autour de ce dossier pour pouvoir avoir les bonnes informations pour mes nombreux lecteurs anonymes que je respecte pour leurs intérêts. Je vais faire certaines choses par principe pour ma profession mais cet exercice n’a pas pour but de blanchir M. Bakary TOGOLA que j’appelle derrière lui « mon oncle » sans parenté réelle car rien ne nous lie directement ou indirectement. Je ne vise non plus à salir ni x ou y. Je vous informe tout simplement, je fais mon devoir.
RISTOURNES DE CONTONS ET LE FONCTIONNENT DU GIE COTON, ATTRIBUTIONS DES MARCHÉS D’ENGRAIS
D’abord il faut préciser que le GIE COTON est différent de l’UN-SCPC dont les fonds sont concernés par l’enquête en cours. Le GIE coton est présidé par Bakary Togola, Vice-président : Baba BERTHE suivi du Directeur National de l’Agriculture et composé d’un représentant du Ministre de l’Economie et des Finances ; d’un représentant du Ministre de l’Agriculture lui-même et de d’autres techniciens. C’est ce GIE qui donne en séance plénière, le marché des intrants agricoles en répartissant les quotas entre les fournisseurs d’engrais en fonction des sacs vides qu’ils présentent à la commission d’attribution avec les détails des produits, les normes et les propositions de prix unitaires. Après délibération, cette commission dresse un Procès-Verbal de dépouillement et d’attribution de la fourniture d’engrais. Cette répartition est soumise de façon informelle au Président de la République, Président du Conseil Supérieur de l’Agriculture pour approbation.
Après ses vérifications (il y a des services pour ça), son approbation est donné ou des amendements sont apportés et quitus est donné à la DNA et au Ministère de l’Agriculture de signé les contrats de fourniture. Toute chose qui prouve que c’est tout une chaine. Après fourniture des engrais à la CMDT exclusivement par les fournisseurs sélectionnés, les magasiniers de la CMDT dans les secteurs agricoles réceptionnent les engrais contre une décharge de réception qui indique le tonnage reçu et leurs qualités puis une fiche jaune confirme tout cela. C’est muni de cette décharge que le fournisseur d’engrais entame les circuits de la CMDT (chef magasinier, chef d’approvisionnement, chef de production et chef du contrôle) pour recevoir une pré-attestation de service fait. Ensuite une attestation de service fait définitive est délivrée par, cette fois-ci le DG de la CMDT.
Le paiement des fournisseurs se font par « TRAITE » (chèque antidaté) établis par la CMDT aux noms des fournisseurs, signé par son PDG et cosignés par le Président de l’UN SCPC, Bakary TOGOLA indiquant le montant à payer sur le compte de la CMDT créée à cet effet dans les livres de la BIM SA au nom de la CMDT elle-même. Dans cet exercice où tous est impliqué : de la commission d’attribution au Président de la République en passant par les Ministres des Finances et de l’Agriculture, Bakary TOGOLA a les marges de manœuvre réduites pour soutirer un seul billet car tout lui échappe ou presque.
Sa seule possibilité serait de chanter les fournisseurs pour se faire de l’argent au moment de la répartition du marché. Même là, il n’a pas le dernier mot car c’est le Président de la République qui valide tout. Bakary TOGOLA a-t-il pu faire des truchements dans cette longue procédure minutieusement montée jusqu’au sommet de l’état ? Point d’interrogation. Je ne suis pas dans les secrets de Dieu. Ce n’est pour l’instant pas cette gestion qui est concernée par le Procureur du Pôle Economique et Financier.
LES RISTOURNES DE L’ÉTAT À TRAVERS LA CMDT ALLOUÉS À L’UN SCPC
Les revenus de la vente du coton sont versés par la France à l’Etat du Mali dans un compte spécialement ouvert dans les livres de la BDM à cet effet. Plusieurs centaines de milliards transitent dans ce gros compte Etatique. Sur ces milliards de la vente du coton, une partie soit la somme de 40 milliards est versée par an à la CMDT par l’Etat pour compenser ses dépenses sur les transports, le suivi et la commercialisation du coton à l’extérieur, le paiement des fournisseurs d’engrais entre autres.
Il y’a 2 ans, ce montant n’a été versée par l’Etat à la CMDT dont la conséquence directe fut le manque criarde d’engrais cette année dans les zones CMDT et autres. Qu’est-ce que l’Etat à travers le Ministère des Finances a fait de ce montant ces deux dernières années ? Un autre point d’interrogation. C’est donc sur montant annuel que la CMDT verse une partie à l’UN-SCPC dirigé par Bakary TOGOLA soit environ 1 milliard 500 millions servant à informer, former sensibiliser les cotoncultreurs, à financer les voyages d’études et les missions à l’intérieur. C’est cela qu’on appelle les RISTOURNES du Coton. C’est la gestion de ce montant de 2013 à 2019 qui est concernée par cette affaire en cours au pôle économique.
BAKARY TOGOLA LE MAYON FAIBLE D’UNE LUTTE ANTICORRUPTION BIAISÉE, UNE LUTTE JUDICIAIRE TÉLÉVISÉE ET SURMÉDIATISÉE
Vous l’avez compris, notre pays est dos au mur et il faut informer l’opinion nationale, surtout internationale pour montrer aux bailleurs financiers que la grande lutte promise a bel et bien commencé. Mais par qui va-t-on commencer ?
L’agneau sacrificiel est vite trouvé. Bakary TOGOLA, le paysan analphabète et politicien « têtu et bête » est l’homme idéal. Déjà il fait l’objet d’une dénonciation de son ex Directeur Comptable et Financier, Monsieur Fadiala COULIBALY dont tout l’oppose à cause d’une histoire amoureuse qui existerait entre ce dernier et l’une des femmes du patron des paysans. Bakary TOGOLA ne digérant pas cette trahison de son employé-coureur a refusé de renouveler son CDD qui venait de prendre fin.
Fadiala COULIBALY est celui qui est chargé auprès de Bakary TOGOLA pour établir, vérifier et admettre les pièces comptables. Bakary TOGOLA seul ne peut aucunement dépenser un franc des RISTOURNES car Fadiala COULIBALY est cosignataire des toises tchèques de l’UNSCPC. Il connait le mode de fonctionnement de Bakary TOGOLA qui ordonne les sorties d’argent pour les missions, ateliers et autres prestations sans au demeurant regarder les pièces comptables. C’est une grande ignorance et c’est là qu’il a péché car Fadiala Coulibaly, gestionnaire du compte UNSCPC ouvert dans les livres de la BNDA et cosignataire saute toutes étapes de pièces, sa fonction Première et se contente de cosigner les chèques de paiement ordonné par Bakary Togola.
Un exemple: les paiements effectués pour l’organisation de la traditionnelle journée des paysans chaque année se fait par chèque direct aux prestataires sans factures souvent et les perdiems sont distribués aux organisateurs sans signature. A la dernière journée paysanne certaines informations nous révélèrent que chaque participant des différents secteurs cotonniers et même des noms participants ont reçu la somme de 52.000 francs CFA sans décharge. C’est aussi leurs moyens de sensibilisation et de liaison. C’est peut-être insignifiant mais 52.000×30.000 paysans dans les zones ça fait la somme de 1 milliards 560 millions de francs C.F.A.
Sans compter sur le fait que Bakary TOGOLA est large et même trop large : il distribue des billets à longueur de journée aux journalistes, visiteurs, parents et courtisans et personne n’a jamais signé pour recevoir. Il va s’en dire que Bakary Togola dépense l’argent de l’UNSCPC comme sa poche pour ses actions sociales et de générosité alors que ces actions sont mêmes inscrites dans les lignes de dépenses de sa faîtière sous le chapitre « APPUI AUX PAYSANS ». Mais Bakary TOGOLA n’a que faire de la comptabilité car c’est le travail de Fadiala Coulibaly d’exiger les preuves comptables ou à défaut de refuser tout paiement.
BAKATY A-T-IL PROFITÉ DE CETTE FAILLE POUR S’ENRICHIR ET DONNER DE L’ARGENT POUR DES BESOINS POLITIQUES ET ÉLECTORALES ? C’EST LUI-MÊME ET FADIALA COULIBALY, SON DÉNONCIATEUR QUI LE SAVENT.
Ce qui est sûr, Fadiala Coulibaly qui s’est construit deux villas entre-temps, sait que l’ignorance est la faiblesse de Bakary TOGOLA qui ne demande pas de pièces comptables et il use de cette faille pour faire une dénonciation au Pôle Economique. C’est de bonne guerre car Bakary TOGOLA étant à la prison centrale, Fadiala Coulibaly aurait selon les rumeurs, le terrain libre chez la dernière mariée de ce dernier.
BAKARY N’EST T-IL PAS UN VOLEUR ?
Que si, quand l’argent du CONTRIBUABLE est mal dépensé c’est du vol et ça mérite une action judiciaire que je salue personnellement. Mais il est quel type de voleur ? Est-il la première étape dans cette lutte demandé par la France et les autres partenaires techniques et financiers ou l’étape idéale ?
Cependant, plusieurs autres scandales financiers ont précédé ce cas Bakary TOGOLA et sont restés sans suite. Une drôle façon de mener une lutte contre la corruption et la délinquance financière alors que la lutte anticorruption ne doit omettre personne ! C’est comme un cancer, il faut couper toutes les poches. L’arrestation de Bakary TOGOLA serait un bon signal si toutefois, le Procureur du Pôle Economique qui prépare un « show médiatique » aujourd’hui avait commencé par le commencement. M. le Procureur Mahamadou Kassogué et M. Malick Coulibaly, Ministre de la Justice savent pertinemment que les premiers scandales sous le régime IBK n’est pas le cas Bakary TOGOLA.
Les scandales sont entre autres : 1. L’achat de l’avion Présidentielle, un gros scandale que le Ministre Malick et ses subordonnés de Procureurs ont superbement sauté alors que l’avion n’a même pas de prix fixe. 17 milliards, 20 milliards, 21 milliards sont les prix d’achat d’un seul et même avion que les spécialités évaluent à 7 milliards maximum le prix réel. Cela n’intéresse pas Mahamadou Kassogué même si là aussi c’est l’argent public, les impôts des pauvres citoyens qui sont volatilisés. Pourtant les coupables sont connus car le FMI les avait épinglé et pousser à la sortie du gouvernement ; 2. Le scandale de la surfacturation des équipements de l’armée en 2015 a fait couler beaucoup d’encre et de salives et des noms sont cités, des opérateurs aux décideurs. Plusieurs dizaines de milliards de FCFA ont été aussi volés avec des chaussettes qui seraient facturé à 40.000 f l’unité et des armements défectueux et surfacturés. Là ici le Procureur a superbement ignoré cette étape ; 4. Le dossier du PMU-Mali où plusieurs dizaines de milliards de franc CFA ont été tirés de la caisse au bénéfice d’un clan familial. Les dossiers existent et de l’ancien DG Haidara qui a fui en France aujourd’hui, il y’a de gros milliards du CONTRIBUABLE a recouvré ; 5. Le scandale des détournements et des marchés fictifs à l’EDM SA est aussi un gros vieux scandale qui devait intéresser le Procureur, mais hélas rien ; 6. Le dossier des engrais de 2015 qui épingle des dignitaires du RPM et des cadres du Ministère de l’Agriculture et de la DNA ; 7. La scabreuse affaire de marché gré à gré de l’office du Niger à un avocat de l’appareil du pouvoir qui a coûté des centaines de millions ; 8. Les détournements à ciel ouvert à l’assemblée nationale et les différentes missions et sorties de gros sous sans justifications ; 9. Les 500 millions alloués à Soumaila Cissé depuis bientôt 5 ans qu’il ne justifie jamais. Ça fait un montant de 2 milliards et demi du contribuable à justifier ; 10. Les 3 milliards détournés au trésor dont parlaient les mêmes magistrats dans un communiqué rendu public lors de leur grève illimitée. Ils ont affirmé tout savoir sur ce détournement mais ne disent rien et pourtant ce sont les mêmes syndicalistes grévistes du SAM et du Sylima qui sont des chefs de juridictions aujourd’hui notamment le Procureur du Pôle Economique, M. Mamadou Kassogué, Président du SAM. Comment des magistrats chevronnés ont-ils pu perdre leurs mémoires sitôt ? La liste est longue…..
Alors si Malick Coulibaly et Kassogue veulent vraiment donner l’impression de transparence ils peuvent faire du sérieux en remontant un peu au lieu de bondir sur les récentes affaires. Mais si leur but est d’impressionner l’opinion nationale et internationale, c’est sur les maillons faibles comme Bakary Togola que la supposée lutte réussira. C’est déjà bien de commencer mais il faut commencer par le commencement. De nouvelles prisons sont en construction et il faut mettre tous ces gros voleurs de la République sans distinction aucune, au gnouf. Il n’y pas de bons et de mauvais voleurs.
LES PROPOS TENUS LORS DE LA DERNIÈRE PUBLICITÉ FAITE PAR LE PROCUREUR NOUS CONFORTE DANS CETTE THÈSE DE JUSTICE A DOUBLE VITESSE
« Parlant du dossier Bakary Togola j’ai le soutien du Ministre de la justice qui m’a dit aussi que j’ai le soutien des plus hautes autorités ». Monsieur le juge ça remet sérieusement en cause votre neutralité et votre indépendance. Vous voulez nous dire que sans le quitus du Ministre qui est de l’exécutif et du Président de la République vous ne jugerez pas Bakary Togola ? Et pour leurs fils et proches impliqués dans des scandales, vous attendrez toujours leurs quitus ?
Je vous conseillerai de vous taire, de travailler dignement et ne laissez place à aucune théâtralisation à l’avenir. Et sachez-le pour de bon, le seul soutien dont vous avez besoin est celui du PEUPLE DU MALI au nom duquel vous rendez justice.
Seydou Oumar TRAORE

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